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Paul Lanssens

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Notities bij: Georgette Zoe LANSSENS


Albert et Zoe ont eu un fils.
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Publié le 28.10.2016:

«Le jour où je me suis installé à Sauxillanges, il y avait une course de vélo. C'était en septembre 1984 », raconte Albert Bonneel. Un léger accent du nord dans la voix. Cette année-là, c'est le Français Laurent Fignon qui enfile pour la deuxième fois de sa carrière le maillot jaune sur les Champs-Élysées. « Le plus grand, c'est Eddy Merckx. Il a tout gagné, sauf le Paris-Tours parce qu'il n'y a jamais participé ! », rappelle ce vrai mordu de cyclisme.

Albert Bonneel est né le 10 novembre 1922 à Ypres (... faux: c'était Saint-André dans le Nord ...), dans les Flandres, en Belgique. Quelques mois plus tôt, son compatriote Firmin Lambot remporte le 16e Tour de France. Albert arrive en France, en 1933. Avec sa mère, il s'installe à Marcq-en-Baroeul, ville de la banlieue nord de Lille. Rue Louiset plus précisément, dans le quartier Mouffetard, « le quartier des Flamands, le quartier des fauchés... Il n'y avait rien. Je n'avais rien. Pas de godasses, pas de fringues. » Sauf un vélo trop grand pour le petit Albert. Alors, « un Flamand qui vendait des peaux de lapins », installe une selle sur le cadre horizontal. « C'est comme cela que j'ai commencé ». Pendant ce temps-là, Georges Speicher gagne la Grande Boucle, mais Albert ne le sait pas, il ne suit pas le Tour de France. « Nous n'avions pas assez d'argent pour nous acheter le journal. »

« L'oiseau pour le chat » comme le surnomme sa tante, en raison de sa petite taille, enchaîne les petits boulots. Pour améliorer le quotidien et surtout sa bicyclette, Albert ramasse les déchets de la fonderie située à côté de chez lui ou travaille à l'usine. Tous les soirs, à la débauche, il enfourche son vélo et, dans la nuit, avec son ami Rodolphe, éclairés par des lampes brassard, ils roulent vers la Belgique. C'est à cette époque qu'Albert participe à sa première compétition. Un peu par hasard. « Je m'entraînais avec un club franco-belge mais il n'était pas prévu que je participe aux compétitions. Un des gars s'est blessé. J'ai donc fait la course chronométrée par équipe et ce jour-là, je suis tombé… »

Albert a 19 ans en 1942. Le Tour est suspendu depuis deux ans. Il faut fuir et atteindre la France libre. « Il y avait 3 kilomètres pour traverser un champ et passer la ligne de démarcation. Ce jour-là, je suis allé vite, mais pas aussi vite qu'en vélo », plaisante Albert. Il rejoint Auch, puis Marseille et enfin Toulon où il s'engage pour 5 ans dans la Marine.

D'abord sous-marinier, il navigue ensuite à bord du Foch, le navire amiral de la flotte française et continue à pratiquer le vélo dans l'arrière-pays varois. En 1943, quand Albert revient chez lui dans son quartier, son vélo l'attend là où il l'a laissé. Albert reprend les courses

Après le conflit, Albert travaille pour Massey-Harris, devenu Massey-Ferguson. Il s'occupe de l'équipe cycliste de l'entreprise qui participe à deux Paris-Roubaix. En 1980, alors que Joop Zoetemelk s'adjuge le Tour de France, Albert prend sa retraite.

Quelques années plus tard, il quitte le nord et vient s'installer en Auvergne pour se rapprocher de son fils. Il prend une licence à l'USI et pédale au club jusqu'en 1995 tout en distillant de précieux conseils à la jeune garde issoirienne. « Nous faisions des sorties tous les dimanches. C'est de très bons souvenirs », assure Albert. À presque 94 ans, il roule encore 8.000 km par an et n'a pas l'intention de s'arrêter.


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